L'endettement des Migrants de Retour et L'impact sur la Réintégration Durable au Burkina Faso (Octobre 2020)
Malgré les dangers rencontrés le long de la route de la Méditerranée Centrale, et les prix élevés des passages des frontières, la migration irrégulière a continué d’attirer de nombreux Burkinabè, motivés par l’espoir d’une vie meilleure et sans conflits. Néanmoins, le poids des dettes contractées avant ou pendant la migration peut facilement s’ajouter aux obstacles liés à la réintégration. Cette étude a donc visé trois objectifs principaux : (1) mettre en lumière les montants, les mécanismes et les temporalités des différents types de prêts financiers effectués par les migrants, ainsi que les dimensions symboliques, psychosociales et culturelles de la dette, et leur impact sur la bonne réintégration des migrants de retour, (2) avoir une meilleure compréhension des conditions de vulnérabilité consécutives aux prêts, et quels sont les différents acteurs de la dette et enfin (3) informer les autorités nationales et internationales, ainsi que les différents acteurs partenaires sur les mécanismes et les impacts de la dette afin d’assurer une meilleure réintégration des migrants à la suite de l’échec d’un projet migratoire.
L’étude a mobilisé des méthodes mixtes, notamment des questionnaires individuels avec les migrants de retour, des entretiens qualitatifs avec des acteurs clés identifiés au sein des zones de retour principales, ainsi que des groupes de discussion exploratoires avec les migrants de retour et les communautés de retour. La collecte des données quantitatives s’est déroulée du 10 février au 20 mars 2020 et a couvert sept régions sur les treize que compte le Burkina Faso. Au total, 388 migrants de retour ont été enquêtées, dont 19 femmes et 369 hommes. Les groupes de discussion exploratoires ont eu lieu les 12 et 13 février 2020. Pour ce qui est des données qualitatives, 18 entretiens ont été menés auprès d’acteurs clés. Malgré la crise du Covid-19, les données quantitatives et qualitatives récoltées ont permis d’effectuer une analyse de la situation des migrants de retours assistés par l’OIM trois types de dettes identifiées ici : la dette initiale (1), la dette migratoire (2) et la dette contractée après le retour (3).